Colloque International, Bangui Mai 2021 « Batouala : Monument 100 ans »

Appel à contribution pour un Colloque International :

« Batouala : Monument 100 ans »

Université de Bangui, mai 2021.

 

  1. Contexte et justification :

En 2021, le roman de René Maran, « Batouala véritable roman nègre », ayant obtenu le prix Goncourt en 1921, aura 100 ans. Plus qu’un livre, plus qu’un roman, « Batouala » est un Monument à la fois historique, littéraire, humaniste. Premier roman nègre écrit par un nègre, en qui Léopold Sédar Senghor voyait un « précurseur de la négritude », Batouala est l’histoire d’un chef villageois traditionnel de l’Oubangui-Chari (Centrafrique), entouré de tout un monde aux activités et habitudes mentales particulières aux gens de brousse… René Maran décrit très bien le réveil des hommes, des femmes et du chien. Il fait de ces Africains, ces « nègres » les personnages principaux du récit. Quel scandale pour l’opinion de l’époque ! Des « sauvages » qui ont une vie, une culture et des rapports sociaux complexes, des désirs, des ambitions, des sentiments amoureux, des jalousies, des émotions … Le roman bouleverse les idées reçues : « il décrit le quotidien, positif ou pas, pour mieux objectiver une réalité. Celle de la normalité d’une société d’hommes, de femmes, d’enfants, sous d’autres tropiques. Il fait entrer ses personnages dans ce qu’on leur refusait alors : l’appartenance à l’Humanité, tout simplement parce qu’ils sont l’Humanité à travers ce descriptif objectif » (note introductive, B. Loriod_8mars2020).

Par ailleurs, ce roman vaut surtout par sa préface, qui explique le dessein descriptif et l’honnêteté de l’auteur, dénonçant pêle-mêle les abus de l’administration en Afrique-Equatoriale française et les méfaits du colonialisme et de l’impérialisme. Or, à cette époque, en 1921, personne n’osait douter du bien-fondé du colonialisme, porteur de civilisation et de paix. La voix discordante de René Maran, alors fonctionnaire au ministère des Colonies, déclenche un véritable scandale qui culminera avec le prix Goncourt qui lui sera tout de même décerné la même année.

 

  1. Problématique :

L’objectif de ce Colloque est de rappeler ce que fut, ce qu’est cette œuvre majeure, témoin d’une époque. Sur le plan strictement littéraire, « Batouala » fut un monument puisqu’il est à l’origine du concept de la « Négritude ». Alors, quel éveil de conscience la re-lecture de ce roman peut-elle apporter à la jeunesse africaine d’aujourd’hui ? Quelle a été la contribution de « Batouala » dans les histoires intellectuelle, culturelle et politique des espaces africain et européen ?

« Batouala » est une œuvre exceptionnelle parce qu’elle est le fondement d’une théorie de la libération et parce qu’elle démontre, avec force, que l’appartenance à l’Humanité ne dépend pas des critères des autres. Peut-elle encore nous être utile pour comprendre le moment historique qui est le nôtre ?

Telles sont certaines des questions à partir desquelles nous voudrions mener notre réflexion, en invitant les propositions à partir des axes suivants, qui sont évidemment non-limitatifs :

 

  1. Méthodologie ou Axes de recherche (non exhaustifs) :

Nous nous attendons à recevoir une vingtaine de communications réparties selon les axes suivants :

  1. René Maran et la vie en Oubangui-Chari au début du 20e siècle : (3 ou 4 communications)
    1. Le contexte de l’administration coloniale
    2. Les conditions de vie des autochtones
  2. « Batouala » et la naissance du concept de négritude (2 ou 3 communications)
    1. Les avant-gardistes de la négritude
    2. Contribution de René Maran à la naissance de la négritude
  3. « Batouala » face aux critiques (2 ou 3 communications)
    1. Réception favorable
    2. Réception défavorable
  4. La fortune littéraire de « Batouala » (3 ou 4 communications)
    1. Sur le plan thématique
    2. Sur le plan de l’écriture
  5. Bilan et perspectives (3 ou 4 communications)
    1. L’humanisme moderne de « Batouala »
    2. L’interculturalité de « Batouala »

 

  1. Comité scientifique (provisoire) :
  • Professeur Jean-Claude AZOUMAYE (Littéraire), Université de Bangui,
  • Professeur Bernard SIMITI (Historien), Université de Bangui,
  • Dr Mathurin SONGOSSAYE (Littéraire), Université de Bangui,
  • Dr Maurice GUIMENDEGO (Historien), Université de Bangui,
  • Dr Jean Bruno NGOUFLO (Anthropologue), Université de Bangui.

 Coordination scientifique : Jean-Claude Azoumaye,

Les propositions de communication comprendront un résumé de 300 mots maximum ainsi qu’une courte biographie de l’auteur et ses coordonnées (adresse électronique, téléphone, fax). Le titre, le résumé (250 mots) et les mots-clés (10 au maximum) doivent, cependant, être donnés dans les deux langues. Par exemple, un article soumis en français devra comporter un abstract et des keywords, et inversement, selon l’ordre suivant : Titre, Résumé, Mots-clés, Abstract, Keywords.

Les propositions seront envoyées de préférence par courrier électronique, en format word, à : Pr Jean-Claude Azoumaye, azoumaye@yahoo.fr

Date limite d’envoi des propositions : 30 novembre 2020 / Avis du comité scientifique : 15 décembre 2020

Date probable du Colloque : 20 et 21 mai 2021 (En raison de la tenue des élections générales en Centrafrique, la période du 1er janvier 2021 au 30 avril 2021 ne convient pas à l’organisation du Colloque).

 

  1. Coûts et besoins de financement

Le nombre de participants est estimé à 150 à 200 personnes, organisateurs compris.

Les besoins à couvrir sont les suivants :

  • financement du voyage aller-retour pour 10 orateurs internationaux (tout horizon compris ; organisateurs non compris) ;
  • financement des repas pendant deux jours, soit  2 repas + 3 gouters ;
  • logistique : séjours à l’hôtel (pour les orateurs extérieurs), location des lieux, banderoles, affiches, sonorisation, déplacements, tee-shirt, etc.
  • communication : multiplication des prospectus, publicité, émissions radio ou télé, presse écrite, orateurs.

Des partenaires au développement, des institutions identifiées mais non encore contactées, pourraient être sollicités pour le besoin de la cause. Nous pensons notamment à :

  • Gouvernement centrafricain à travers les ministères de la Culture, de la Francophonie, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur…
  • La Représentation de l’OIF en Centrafrique ;
  • L’Alliance Française de Bangui (très important pour abriter le colloque) ;
  • L’Agence Française pour le Développement ;
  • L’Ambassade de France en Centrafrique
  • L’UNESCO
  • La MINUSCA

 

  1. Résultats attendus :

A l’issue de ce Colloque sur la relecture de « Batouala, véritable roman nègre » de René Maran :

  • Le lecteur d’aujourd’hui connait la valeur de ce que fut, ce qu’est cette œuvre majeure, témoin d’une époque.
  • Le lecteur de tout horizon spatial sait que sur le plan de l’histoire littéraire, « Batouala » fut un monument du concept de la « Négritude ».
  • La jeunesse (centre)africaine d’aujourd’hui est consciente de la contribution de « Batouala » dans les histoires intellectuelle, culturelle et politique des espaces africain et européen.
  • Le lecteur de tout horizon spatio-temporel comprend que « Batouala » est le fondement d’une théorie de la libération selon laquelle l’appartenance à l’Humanité ne dépend pas des critères des autres.